RMH TRAINING
Ce document conçoit une stratégie de diffusion pour le Projet de santé mentale en milieu rural, un projet de 3 ans Erasmus+, Action clé 2 Coopération pour l’innovation et l’échange de bonnes pratiques (Projet numéro 2019-1-FR01-KA204-063060) financé par le soutien financier de la Commission Européenne.
Ce matériel didactique est un guide pratique qui a été développé pour soutenir l’apprentissage et la formation d’acteurs tels que – responsables communautaires, chefs religieux, éducateurs et autres – étant amenés à être en contact avec le groupe cible en milieu rural – en particulier des adolescents et des travailleurs marginalisés. Les modules ont été conçus pour faciliter l’apprentissage, la compréhension, et développer les compétences relatives aux sujets abordés.

Ce programme est découpé en quatre modules :

  • Module 1 : Apprendre à connaître l’individu
  • Module 2 : Conscience de soi et compréhension des besoins personnels
  • Module 3 : Cinq méthodes de bien-être
  • Module 4 : Co-produire des services de santé mentale en milieu rural

Chaque module apporte une réflexion sur différents sujets et a été conçu pour proposer une série d’activités visant à aider les personnes à réfléchir à leurs besoins au sein de leur cercle de soutien et de leur communauté. Le but visé est de mettre en corrélation et de complémenter les « Modules d’apprentissage théorique » du Projet de santé mentale en milieu rural IO2.

Apprendre à connaître l’individu
Objectifs

· Établir un rapport de relation de confiance entre la communauté et les membres de la communauté

· Comprendre ce qui est important pour l’individu

· Développer des renforcements de compétences de: empathie, écoute active et communication

Résultats

I’apprentissage

· Comprendre les besoins et attentes de I’individu

· Développer l’écoute active

Activités

1. Exercice d’étiquetage

2. Exercice d’écoute active

3. Projet centré sur la personne

4. Cercle de soutien

5. Profil d’une page

Objectifs: L’exercice d’étiquetage est une activité qui permet aux éducateurs de comprendre comment le participant se voit lui-même / elle-même. L’exercice permet aux participants d’identifier toutes les étiquettes qui leur ont été attribuées par la société ou de donner eux-mêmes leur vision de ces étiquettes. L’exercice vise à se questionner sur ces étiquettes et à engager les participants à réfléchir sur la manière dont ils pourraient agir pour aller au-delà des étiquettes négatives afin de prévenir les effets néfastes sur leur santé mentale. Il s’agit également de percevoir en quoi, lorsque des étiquettes négatives nous sont attribuées par le biais de la communauté, elles n’ont pas seulement un impact sur la manière dont les autres nous perçoivent mais aussi sur la manière dont nous nous percevons nous-mêmes.

Méthode: Les participants sont tenus de noter sur différents post-it des étiquettes qu’ils se donnent à eux-mêmes ou qui leur ont été données par la société. Il peut s’agir d’étiquettes aussi simples que fils, filles, ou bien d’étiquettes comportant un jugement pour eux comme : handicapé, schizophrène, délinquant, jeune. Ensuite, le facilitateur demandera aux participants de classer ces trois étiquettes en trois catégories : positif, neutre ou négatif, selon la manière dont ils se perçoivent eux-mêmes. Une fois que c’est fait, le facilitateur demande aux participants de réfléchir aux catégories sur lesquelles ils ont mis des étiquettes et de se poser la question suivante : pensez-vous que la communauté et les personnes qui vous aiment et prennent soin de vous seraient en accord avec la manière dont vous avez classé chacune des étiquettes ? Enfin, le facilitateur demande à chaque participant d’identifier les trois étiquettes étant les plus importantes pour leur identité et ayant défini leur récit de vie jusqu’à présent.

Matériel: Stylo, post-it et feuilles de papiers.

Instructions:

1. Demander aux participants de faire une liste des étiquettes sur eux-mêmes.

2. Demander aux participants de classer les étiquettes dans les trois catégories suivantes :

3. categories:

Positif

Toutes les

étiquettes

décrivant vos

talents

positifs ou

qualités

Neutre

Toutes les

étiquettes

n’étant ni

positives ni

négatives

Négatif

Toutes les

étiquettes

décrivant des

attitudes ou

pensées

négatives

3. Le facilitateur demande : Pensez-vous que la communauté classerait ces étiquettes différemment de ce que vous l’avez fait ? Et il facilite la discussion de groupe relative à cette question.

4. Le facilitateur demande aux participants de choisir trois des étiquettes qui identifient leur identité et ont défini leur récit de vie jusqu’à présent.

5. En vous référant aux étiquettes négatives, demandez au participant : « Qu’avez-vous besoin de changer dans votre perception ? » « Comment feriez-vous cela ? »

Réflexion: L’exercice d’étiquetage nécessite que le facilitateur ait la capacité d’entendre et d’écouter ce qui est exprimé aussi objectivement que possible. Il est important de conserver une attitude non-jugeante car certains des participants pourraient choisir de placer ce que nous percevons comme des étiquettes négatives dans la catégorie neutre ou positive. La première étape consiste à apprendre à connaître l’individu afin de comprendre ses besoins et attentes. En même temps, le facilitateur établira une relation de confiance avec la personne par le biais de l’écoute active.
Objectifs: Pour les participants, l’objectif de cet exercice est de comprendre l’importance de l’écoute active lorsque l’on travaille avec des personnes dans une communauté, et en quoi la communication verbale et non verbale peut avoir un impact positif ou négatif sur la personne que l’on soutient.

Matériel: Cartes porteuses d’instructions pour la personne supposée écouter, devant inclure :

  • Éviter le contact visuel
  • Changer de sujet
  • Se lever et marcher
  • Remuer
  • Se montrer condescendant / rire
  • Être assis avec les bras croisés en balayant la pièce des yeux.
Mais également :
  • Maintenir un bon contact visuel et des expressions du visage ouvertes et amicales.
  • Vérifier que l’on comprend ce qui est dit
  • Prendre un peu d’avance mentalement
  • Fournir des réponses positives à ce qui est dit
  • Adopter un langage corporel ouvert
  • Adopter le langage corporel de la personne qui parle
Méthode: Le facilitateur demande aux participants de se mettre par groupes de trois et explique que, pour cet exercice, chaque participant adoptera le rôle d’écoutant, de personne évoquant un problème, puis d’observateur. Le facilitateur explique que chaque personne choisie pour parler choisira un sujet / problème et que son objectif sera de continuer à parler pendant cinq minutes. Il pourra s’agir d’un passe-temps, d’un centre d’intérêt, d’un sujet dont ils pourront parler librement, avec passion et suffisamment longtemps. À ce stade, il est important de rappeler à l’intégralité du groupe le besoin de confidentialité et les règles fondamentales au sein du groupe. Le facilitateur parlera ensuite aux participants écoutants et leur expliquera que leur rôle est de suivre les instructions inscrites sur les cartes leur ayant été données par le facilitateur. Il s’agira de montrer des exemples de communication négative verbale ou non verbale, ou de communication positive. Le facilitateur changera les cartes au milieu de l’exercice. Enfin, le facilitateur discutera le rôle de l’observateur avec les participants restants. Il leur sera demandé ce que sont la communication positive et la communication négative, quel impact l’attitude de l’écoutant aura sur la personne qui parle et en quoi, quand le comportement de l’écoutant change, cela aura un impact sur la personne qui parle. À la fin de l’exercice, le facilitateur mène une entière discussion de groupe qui établit comment les personnes écoutantes se sentent durant les diverses parties de l’exercice.
Instructions:
    • 1. Demander aux participants de constituer des groupes de trois personnes si possible, chaque groupe décidant qui sera l’écoutant, la personne qui parle et l’observateur.

      2. Informer les écoutants de leur rôle et expliquer l’utilité des cartes d’action.

      3. Informer les personnes qui parlent de leur rôle et leur rappeler l’existence de la confidentialité et des règles fondamentales.

      4. Informer les observateurs de leurs rôles et de ce qu’ils doivent spécifiquement rechercher.

      5. Faciliter l’intégralité de la discussion de groupe relative au sujet de ce que l’on ressent en adoptant les différents rôles.
Objectifs: L’exercice du cercle de soutien a pour objectif d’aider les individus à s’imaginer au centre des cercles (voir Annexe 1). L’exercice permet à l’adulte éducateur de comprendre qui sont les acteurs clés dans le soutien aux individus. Il est important d’expliquer à la personne occupant le cercle qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Cela peut aussi être utilisé pour comprendre comment une personne ayant des problèmes de santé mentale peut être très isolée socialement et finir par interagir davantage avec des professionnels qu’avec des amis ou de la famille. Cela peut mener l’éducateur adulte à comprendre qu’une partie de son rôle consistera à inclure l’individu dans des activités au sein de la communauté qui les intéresse directement et avec des membres de la communauté ayant des sensibilités proches des leurs.

Matériel: Stylo et papier (comme précisé dans l’annexe)

Méthode: En utilisant le document en Annexe 1, le facilitateur donne une étude de cas de personne n’ayant pas beaucoup (ou pas de famille, amis, connaissances et beaucoup de professionnels l’accompagnant). On demande aux participants de completer le document pour eux-mêmes. Ils doivent identifier toutes les personnes dans leur vie, le cercle le plus proche d’eux représentant les personnes qui les aiment, par exemple, des parents, des partenaires, peut-être des frères et sœurs (il doit s’agir de personnes sur qui la personne peut totalement compter). Le second cercle représente des personnes qu’ils voient de façon régulière, dont ils apprécient réellement la présence dans leur vie et dont la perte ou l’absence d’amitié proche avec eux représenterait une perte significative. Le troisième cercle représente des amis, des personnes avec lesquelles ils s’entendent bien, par exemple, des personnes avec lesquelles ils partagent un passe-temps ou avec qui ils travaillent en équipe. Le quatrième cercle représente les personnes présentes dans la vie de la personne parce qu’elles sont rémunérées pour cela. Une fois l’exercice réalisé, il est demandé aux participants de réfléchir aux différences et similarités entre les deux cercles de soutien.

Instructions: Utilisez les outils fournis dans l’Annexe 1.

1. Le facilitateur explique le diagramme des cercles de soutien en utilisant une étude de cas construite, développée si possible en se basant sur leur pratique.

2. Demander au participant de réfléchir à sa vie et de noter dans le premier cercle les choses les plus importantes dans sa vie. Cela peut être relatif à des personnes telles que famille ou amis.

3. Concernant le deuxième cercle, le participant / la participante ajoutera des choses légèrement importantes pour lui / elle mais jouant tout de même un rôle de soutien dans sa vie. Le fait de maintenir cela pour le restant des cercles veillant à garantir le quatrième cercle est destiné uniquement aux services et professionnels rémunérés pour intervenir dans leur vie.

4. Demander au participant de quelle manière chaque personne sur son diagramme lui apporte son soutien. À quoi ressemblent les divers types de soutien ?

5. Demander également aux participants de réfléchir à l’aspect de leurs cercles de soutien en comparaison avec l’étude de cas et en quoi ce savoir pourrait influencer leur travail avec l’individu de l’étude de cas.

6. En utilisant les cercles de l’étude de cas du diagramme de soutien, dessiner ou écrire le soutien en dehors du quatrième cercle dont il / elle pourra bénéficier bien que ce ne soit pas encore le cas. Le soutien ne signifie pas uniquement le soutien formel. Cela peut être de l’amitié, de l’art, un apprentissage. Cela constitue leur cercle futur. Existe-t-il un moyen pour que vous puissiez les soutenir afin qu’ils puissent accéder aux choses présentes dans le cercle futur. Annex:

Objectifs: Établir un projet centré sur la personne constitue un processus de planification individuel et continu conçu pour saisir les rêves et désirs des individus et les traduire en plan d’action. Le projet centré sur la personne est un moyen d’écouter et de suivre une direction en se basant sur les attentes de l’individu. Il se concentre sur les préférences, points forts et talents plutôt que sur les limites de l’individu. Le projet centré sur la personne organise et recourt à des soutiens naturels tels que la famille, les amis, les connaissances ainsi que les soutiens et services d’une communauté formelle pour aider les individus à obtenir ce qui est important pour eux.
Matériel: Feuille de projet centré sur la personne (Annexe 2), stylo.
Instructions: Le facilitateur complétera la « Feuille de projet centré sur la personne » en utilisant une série de questions afin de rassembler des informations relatives à la personne, dont son histoire antécédente, ses rêves et cauchemars, ses forces et faiblesses et ce dont elle a besoin en matière de soutien.
Étape 1 – Histoire
    Le facilitateur demande à la personne de raconter brièvement son histoire personnelle. Cette histoire doit inclure des temps forts de la vie de la personne l’ayant aidé à construire sa vie. Si besoin, le facilitateur utilise des questions qui aideront à déclencher les réponses du groupe :
    • Où et quand êtes-vous né ?
    • Avez-vous des frères et sœurs ?
    • Parlez-moi des endroits spéciaux que vous avez visités ou de choses que vous avez faites.
Étape 2 – Rêves
Cette partie évoque le fait de rêver du futur. Le facilitateur demande à la personne de penser à des rêves à court et à long terme et à des opportunités pour le futur. Cela peut, par exemple, rester ouvert, ou bien centré sur les cinq voies pouvant mener à un futur indépendant:
  • Apprentissage tout au long de la vie
  • Relations
  • Opportunités de loisirs
  • Emploi
  • Vie en autonomie
Tous les rêves ne sont pas réalistes ou ne peuvent être réalisés, mais ils donnent une direction et indiquent un itinéraire possible pour une exploration plus approfondie afin de planifier l’action – Pourquoi le rêve est-il important pour la personne ? Sur quels aspects pouvons-nous agir ?

Étape 3 – Peurs / Cauchemars

Quelles sont les peurs de la personne ? Particulièrement celles pouvant être des barrières à la réalisation des rêves ? Quel futur devons-nous éviter ? Les peurs peuvent être spécifiques, telles que « se brûler avec le four de la cuisine », ou, de façon plus générale, « être incompris ».
Étape 4 – À propos de moi, qui suis…
Quels sont leurs talents ? Décrivez la personne de la manière la plus détaillée possible. Le facilitateur peut utiliser diverses questions telles que :
  • Quelles sont vos activités favorites ?
  • Nourriture / livres / loisirs favoris ?
  • Quelles sont vos compétences et aptitudes ?
  • Quelles sont vos forces / compétences ?
Étape 5 – Besoins
Au cours de la dernière étape, le facilitateur et la personne revoient et hiérarchisent les informations qu’ils ont rassemblées au préalable.
  • Identifier des idées et thèmes clés des quatre étapes précédentes.
  • Quelle direction doit désormais prendre la personne ?
  • Considérer les espoirs, forces et intérêts de la personne et lister les activités, les opportunités et le soutien dont ils ont besoin actuellement et dans le futur.
À partir de là, écrivez une liste d’actions devant être menées pour répondre à ces besoins.

Réflexion:

Faire

  • Écrivez exactement ce que disent lespersonnes
  • Créer une atmosphère informelle
  • Terminer avec un plan d’action
  • Être un guide sensible
  • Valoriser la contribution de chacun
  • Être positif
  • En faire un processus permanent

Ne pas faire

    • Interrompre la participation
    • Donner des ordres
    • Critiquer les commentaires, juger ce que les autres disent
    • Hater le processus
    • Oublier de suivre chaque commentaire
    • Percevoir le processus comme un événement ponctuel
.

Annex:

PERSON CENTRED PLAN

Objectifs : Un profil d’une page saisit les informations importantes relatives à une personne sur une unique feuille de papier, en incluant ce qui est important pour elle, ce que les autres apprécient la concernant, et comment elle souhaite être soutenue. Pour des utilisateurs de services de santé mentale, un profil d’une page peut constituer un moyen puissant pour communiquer et maintenir leur identité individuelle au sein d’un système médicalisé pouvant parfois être déshumanisant. Pour des personnes traversant une crise et se retrouvant admises à l’hôpital, un profil peut constituer un outil efficace pour communiquer sur leur identité et sur ce à quoi pourrait ressembler un bon soutien à un moment où ils peuvent ne pas être en capacité ou ne pas avoir l’opportunité de le faire d’une autre manière. Un profil d’une page écrit par les personnes lorsqu’elles se sentent bien, avec un soutien, si nécessaire, peut être un moyen efficace d’assurer la continuité de compréhension relative à un changement individuel dans des circonstances changeantes dans le cas d’une santé mentale fluctuante.

Matériel : Une feuille de profil d’une page (Annexe 3), stylo.

Instructions : Il existe trois sections clé pour un profil d’une page :

– Ce que les autres aiment et admirent concernant la personne

– Ce qui rend la personne réellement heureuse et est le plus important pour elle

– Comment la personne aime être soutenue

Réflexion : La mesure d’une bonne qualité de profil d’une page est le détail et l’action : est-ce suffisamment spécifique et l’information est-elle suivie d’actions ? Les profils d’une page doivent être des documents vivants renvoyant au détail, à tout changement de préférence ou de circonstance et explorant ce qui fonctionne et ne fonctionne pas dans la vie de la personne.